Brésil : coup d’État, crise écologique et ras le bol populaire
6 Mai 2017

Tout juste un peu plus d’un an après l’Impeachment qui a destitué la présidente Dilma Rousseff, le Brésil est toujours dans la tourmente. Un an de troubles, marqué par un climat de tensions palpables, de scandales, de divisions et par de nombreuses manifestations. Mais le vendredi 28 avril dernier, plus qu’une manifestation, c’est la grève générale qui a paralysé le pays. Durant une journée, le Brésil a paradoxalement retrouvé une certaine unité, pour faire barrage aux réformes controversées du gouvernement Temer. Un moment historique pour le pays puisque l’ensemble des secteurs de l’économie brésilienne et des syndicats se sont réunit pour s’opposer aux réformes de la retraite et du code du travail, qui menacent de rendre la situation encore plus intenable pour la population brésilienne. Une grève générale au delà de la logique de partis qui a divisé le pays ces dernières années, puisqu’elle a rassemblé pas loin de 40 millions de brésiliens, selon les syndicats.
Fora Temer, retour sur un coup d’état parlementaire
« Le Brésil n’est pas pour le débutant », voilà comment les brésiliens résument la situation de leur pays, tant elle est difficile à comprendre de l’extérieur. Dix jours avant la destitution de la présidente, l’année dernière, Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’IRIS, avait utilisé cette métaphore plutôt parlante dans un article pour le Huffington Post :
« Le Brésil est en ces premiers mois de 2016 tourneboulé. La présidente, Dilma Rousseff, son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva, sont les personnages d’une telenovela (un feuilleton) des plus réalistes. Le scénariste, en robe noire, est le petit juge d’un État périphérique, le Parana. Il s’appelle, Sergio Moro. Dans un jeu de loi impitoyable, « le juge » essaie d’envoyer dans la case prison, l’un ou l’autre. Qui jusqu’à présent ont réussi à sauter la case fatidique. Chaque jour apporte son lot de rebondissement dans une série qui pourrait s’appeler « Brasilia » (capitale du pays, siège des institutions). Mais qui porte le nom plus trivial et mystérieux de « Lava Jato », laverie automatique (de véhicules). »